Le maar Doris est un volcan phréatomagmatique à cratère comblé. Le refroidissement de la lave en profondeur, encore effectif en raison de l’âge relativement récent du volcan, pourrait être mis en relation avec la mofette de gaz carbonique. Les fractures par lesquels remontent du C02 pourrait être les mêmes que celles utilisées par les remontées de magma.

Le maar Doris est un volcan phréatomagmatique appartenant à la série des derniers épisodes volcaniques du Bas-Vivarais. Il est niché en fond de vallée et il est dominé par le volcan du Souilhol. L’explosion phréatomagmatique est due à la rencontre du magma avec une eau souterraine.

Le site n’a que récemment été reconnu comme un cratère de maar, mais des indices de sa manifestation sont perceptibles : des produits phréatomagmatiques constitués de fragments de socles (principalement granite et gneiss) sont visibles sur le bord de la route avant l’entrée dans la station et derrière l’établissement thermal. Le cratère de maar s’est ensuite comblé, d’abord par glissement des débris accumulés sur les bordures du cratère, puis des sédiments qui se sont lentement déposés au fond d’une « dépression marécageuse ». Aujourd’hui les eaux minérales de la région correspondent à des eaux infiltrées depuis la surface, le long de grandes fractures, réchauffées en profondeur, mêlées à du gaz carbonique provenant de la partie supérieure du Manteau terrestre et remontées en surface également le long de zones fracturées. La température des eaux de Neyrac atteint 29,5°C. Au cours de leur voyage, les eaux acquièrent des qualités particulières tant dans leurs compositions chimiques que dans leurs propriétés médicinales, d’où la station thermale de Neyrac.

Le site présente un autre phénomène singulier, relativement rare en Europe : une mofette de gaz carbonique. Cette dernière correspond à la remontée de gaz carbonique sans mélange avec de l’eau de surface (il est également possible d’observer quelques remontées du gaz sous formes de bulles dans le cours de l’Ardèche, notamment au niveau de l’Office de tourisme de Neyrac). Les nombreuses sources minérales gazeuses qui sont associées au maar Doris sont très riches en bicarbonate de calcium qui se transforme en carbonate de calcium (calcite) dès que le gaz s’échappe. La calcite soude les alluvions de l’Ardèche tel un béton naturel (phénomène bien visible dans le lit de l’Ardèche à proximité du pont près de l’Office de tourisme).

Il existe uniquement trois mofettes en Europe, dont deux en France. La mofette de Neyrac est l’une d’entre elles. En plus de cette rareté, s’ajoute un autre atout rare sur le territoire, il s’agit d’un dynamisme actif, lié à son jeune âge.