Le 26 juin à Lablachère, Léna vous raconte

En service civique au PNR des Monts d’Ardèche, j’assure le suivi des classes du territoire qui bénéficient du soutien d’un éducateur à l’environnement membre du Collectif Pétale 07 afin d’ancrer et de renforcer la pratique de l’école dehors. Le Parc a ici un rôle de médiateur et finance la prestation des éducateurs.

Aujourd’hui, je suis à l’école de Lablachère. J’accompagne Lauriane MORGE et ses 18 élèves de CE1/CE2 au coin nature du Bois des Chênes. Jérôme BARETY, éducateur à l’environnement membre de l’association V.I.E est également présent. La thématique du jour est l’eau, en lien avec la classe verte dont reviennent tout juste les enfants. Mais comment parler de l’eau et faire une activité en lien avec cela dans un coin nature de type garrigue ?

La première étape, comme d’habitude, est de s’assoir en rond. La chaleur de l’été nous permet d’entendre les cigales. Ce sont les mâles qui chantent pour séduire les femelles. Les larves qui naissent des ébats amoureux restent environ 6 ans sous terre avant de sortir pour vivre quelques semaines à peine sous forme adulte (adultes qui ne survivront pas à l’hiver, comme le dit si bien notre ami Jean de La Fontaine). Si le sol est trop sec, les cigales arrivées à maturité ne peuvent pas sortir de terre. La pluie est donc essentielle à la survie de la cigale.

Jérôme propose aux enfants de travailler sur le cycle de l’eau. La goutte part du nuage, tombe sur la montagne et rejoint le ruisseau, puis la rivière, le fleuve et enfin l’océan, où elle est ramenée dans le ciel grâce au soleil. L’objectif est de représenter ce cycle avec des éléments de la nature. Artistes, c’est à vous de jouer !!

La consigne est de se mettre 2 par 2, ce qui n’enchante pas du tout l’un des élèves : « J’ai pas envie d’être avec quelqu’un d’autre ! » ; « Mais si !« , dit la maîtresse ; « Mais non parce qu’après ça va être moche !!!, réplique le jeune. Et oui, être à l’école c’est aussi apprendre la frustration et le travail de groupe !

Malgré un démarrage difficile et peu enthousiaste des jeunes pour cette activité, les petites œuvres d’art prennent forme progressivement. Les élèves viennent régulièrement nous voir pour nous demander l’ordre des cours d’eau. Le fleuve c’est bien avant le ruisseau ?

Enfin, après 40 min de labeur, nos jeunes artistes présentent leurs œuvres tour à tour à l’ensemble de la classe. Voici le résultat de leur travail en image :

Enfin, en parallèle du temps libre et au bon vouloir de chacun, Jérôme propose aux enfants de venir voir ce qu’il a apporté : un crâne de castor ainsi que ses crottes, une salamandre séchée, une couleuvre d’eau conservée par la magie du Saint-Esprit et une multitude d’images d’animaux vivant en milieu aquatique.

Ce qu’en disent les grands

D’après Myriam, encadrante aux côtés de la maîtresse depuis le début, les jeunes sont plus apaisés à l’extérieur. Ils tissent également des liens plus forts entre eux, notamment parce que c’est le seul moment de la semaine où ils se retrouvent uniquement avec les élèves de leur niveau, dans un endroit qui leur appartient et dont ils sont fièrs. La présence de Jérôme lors de quelques-unes des sorties a favorisé les travaux de groupes et a permis une meilleure implication des enfants dans les activités. Ses apports naturalistes ont éveillé leur curiosité.

Pour Lauriane, la présence de Jérôme s’est avérée essentielle pour prendre confiance en elle et acquérir de l’expérience et des idées pour s’appuyer sur le milieu environnant et faire cours. La nature devient support d’apprentissage et non plus un simple cadre pour les activités.

De façon plus globale, le temps d’école dehors, parce qu’il donne une plus grande liberté aux enfants, favorise le respect des règles. Les élèves sont plus épanouis, ils peuvent bouger, se dépenser et apprendre autrement qu’en étant assis sur une chaise devant un cahier. L’école dehors est une pratique éducative primordiale pour Lauriane qui espère pouvoir continuer à enseigner au travers de cette pratique pédagogique par la suite.