Le mardi 2 mai 2023 à Mariac, Alix raconte

Ce mardi 2 mai 2023, je me suis rendu à l’école primaire de Mariac avec l’un des stagiaires du Parc, Lucas, pour assister à une séance d’école dehors avec l’enseignante Emmanuelle LIEDOT et l’animateur nature Dimitri MOINE. C’est une belle après-midi chaude et ensoleillée.

Arrivée au coin nature

Nous quittons l’école et nous rendons au « camp de base » comme l’appelle Emmanuelle, qui se situe au bord de la rivière, en contrebas de la route (on ne la voit pas), à seulement une centaine de mètres de l’école ! C’est un lieu en légère pente, il y a une minuscule plage de sable en contrebas, et des rochers où on pourra grimper avec l’assistance d’un adulte pendant la récréation. Cela fait un mois que les enfants n’ont pas fait école dehors, et plein de choses ont changé depuis la dernière fois. Pendant que des élèves aident l’enseignante à installer la bâche au sol (et manquent de faire un vol de parapente), Dimitri invite les autres à se concentrer sur ce qui a changé pendant le mois d’avril où ils ne sont pas venus.

Installation de la bâche dans le vent

Une fois la bâche posée au sol, l’enseignante demande aux élèves de lui rappeler ce qu’ils ont fait lors de leur dernière séance, et de lui rappeler ce qu’on fait quand on arrive. Tout d’abord, on écoute les sons qui nous entourent pendant 5 minutes, les yeux fermés et accroupis sur la bâche. Les enfants ont entendu des « bzzz » dans leurs oreilles, des insectes, la rivière, les poneys dans le pré d’en face, une mouche, des oiseaux au loin, un avion et une voiture. Puis, les enfants se rappellent les uns aux autres les règles de sécurité : les limites du terrain où ils ont le droit d’aller, ne pas s’approcher de la rivière, et demander l’aide d’un adulte pour pouvoir grimper sur les rochers ou dans les arbres.

Rappel des consignes

Emmanuelle nous présente le programme de l’après-midi, puis on discute de ce qui a changé depuis la dernière séance. Les élèves remarquent de nombreuses choses : les arbres sont « en pleine feuilles », le « niveau de l’herbe a monté », il y a moins d’herbe sèche et plus d’herbe fraîche, de l’herbe a poussé sur de la mousse sur un caillou de la rivière.

Mesure des températures

On remarque aussi que le niveau de l’eau a baissé grâce à la comparaison avec une trace sur le rocher. Deux binômes sont choisis pour aller mesurer la température de l’air et de l’eau.

Assez discuté… place aux ateliers ! Les CM font un atelier d’écriture autour d’un « petit détail » se trouvant sur leur endroit préféré. La consigne est de le décrire en employant la première personne : qu’est-ce qu’il voit ? Que ressent-il ? A quoi ressemble-t-il ? Ils pourront continuer l’écriture en classe à partir d’une photo réalisée avec la tablette. Pendant ce temps, les CP et CE font un atelier de mathématiques pour apprendre à faire des soustractions de manière logique. Alors que les grands sont répartis sur le terrain, les benjamins sont installés sur la bâche avec Emmanuelle qui leur explique comment faire avec des ardoises. Pour rassembler les enfants, Emmanuelle souffle dans son instrument à bruit de coucou : il émet un son léger qui suffit à réunir les enfants au centre.

Est arrivé le moment de la récréation. Dans le respect des normes de sécurité, chacun peut vaquer à ses jeux préférés. Certains courent jouer dans le sable avec les pelles, d’autres vont s’asseoir entre les arbres et observent des coléoptères. Enfin, Dimitri et moi sommes réquisitionnés pour assurer nos escaladeurs professionnels, et les aider à placer leurs pieds sur le rocher.

Escalade de sportifs
Observation des coléoptères

La deuxième partie de l’après-midi est animée par Dimitri qui nous présente un atelier sur le cycle biologique du fraisier. Chaque groupe d’élève a une enveloppe avec des images de stades phénologiques de la plante à remettre dans l’ordre : graine, premières feuilles, jeune pousse, floraison, fructification. Une fois que chaque groupe a trouvé l’ordre des images, on fait un bilan ensemble. Puis, un élève par groupe pioche une carte au hasard et le groupe doit retrouver ce stade d’une plante autour de nous. La tâche est plus difficile qu’elle en a l’air…

Pour terminer la séance et faire revenir le calme, chaque élève va dans son endroit favori et ferme les yeux. On prend 5 minutes (comme en début de séance) pour entendre, sentir, ressentir, et se remémorer tout ce qu’on a fait cet après-midi. Puis au son du coucou, on revient au centre et on fait un tour des émotions, on dit ce qu’on a préféré de la séance. Pour certains, c’était écrire sur le petit détail. Pour beaucoup d’autres, c’était le temps calme de la fin. Mais il y a aussi « le héron qui est passé », « le nid de fourmis », « quand j’ai écrit sur mon détail il y avait des déchets à côté et ça m’a mise en colère ». Mais qu’est-ce qui aura encore changé d’ici la semaine prochaine ?

Bilan de la séance
Météo des émotions

Photos prises par Alix Blanc et Lucas André