Savez-vous que la France compte plus d’un million d’hectares de jardins… deux fois la superficie du département de l’Ardèche ? De quoi constituer le plus grand réseau d’espaces « naturels », dont chaque propriétaire serait pour partie le gestionnaire, avec entre les mains la possibilité d’agir concrètement pour la biodiversité.

Encore faut-il savoir comment s’y prendre, en agissant dans son jardin de façon écoresponsable, en acceptant de changer parfois ses habitudes et son regard sur le jardin, en sortant du schéma de la pelouse rase où ne pousse aucune « mauvaise herbe » et des haies de « béton vert », en laissant la nature s’inviter dans le jardin…

Bien démarrer son jardin

Quel plaisir d’avoir un jardin plein de vie à observer, à découvrir, à soigner ! Chacun d’entre nous peut faire de son jardin un véritable paradis pour la vie sauvage. Et cette démarche est à la portée de tous car si l’on travaille avec la nature, et pas contre elle, l’aménagement du jardin devient un jeu d’enfant ! Voici quelques conseils…

Pour un jardin vivant, quelques principes sont à respecter :

  • Jardinez responsable, en bannissant les insecticides, les désherbants et autres pesticides destructeurs de vie, en économisant l’eau, en protégeant la vie du sol ;
  • Laissez une belle place à la nature spontanée, aux herbes folles et aux animaux sauvages, des auxiliaires zélés prêts à travailler main dans la main avec le jardinier ;
  • Privilégiez les plantes locales, adaptées à notre région, pour offrir une nourriture et des abris propices à la faune de nos jardins ;
  • Diversifiez le jardin à l’image d’un petit écosystème, en multipliant les milieux : haies et bosquets, pelouses fleuries, bassins ou mares naturelles, massifs de plantes riches en nectar, murs de pierre sèche, arbres morts…
  • Aidez la petite faune des jardins, en posant des nichoirs, en construisant des abris pour les insectes et les petits mammifères comme le hérisson, et en installant une mangeoire pour les oiseaux en hiver.

Un jardin vivant devient au fil du temps un havre de paix et de bonheur où il fait bon se ressourcer. Inviter la nature dans son jardin offre en plus la possibilité d’avoir avec « Dame Nature », un contact direct au pas de sa porte. Le jardin deviendra alors, au fil des saisons et des années, l’antichambre d’espaces plus sauvages, trait d’union entre la maison des hommes et les grandes étendues qui l’entourent…

Jardiner responsable

Des gestes simples permettent de profiter du jardin tout en protégeant l’environnement. Il faut réapprendre à jardiner en accord avec la nature, sans produits chimiques, en respectant les cycles naturels, en luttant contre les gaspillages d’eau et d’énergie. L’objectif est de produire mieux, en respectant la nature et sa santé, de jardiner autrement pour un avenir vivant.

Non aux pesticides !

Les produits chimiques se sont invités dans nos jardins pour lutter contre les « mauvaises herbes » et les « nuisibles ». Ce sont des poisons toxiques pour la nature, l’environnement et notre santé.

Un jardin vivant est un jardin sans pesticides. Désherber ses allées n’est pas si contraignant si on le fait régulièrement, avec de l’eau bouillante ou avec un désherbeur thermique.

Favoriser la venue d’auxiliaires comme les hérissons et les crapauds, grands consommateurs de limaces, et couvrir le sol nu de paillages adaptés pour empêcher la venue des herbes indésirables, voilà de bonnes solutions pour un jardin vivant et sain !

Jardiner bio chez soi, une évidence ! Mais comment se passer des pesticides ?

  • Découvrez en bas de cette page les 10 règles d’or du jardinage sans pesticides (mémento « Jardinons sans pesticides ») ainsi que les fiches fiches conseils « Je soigne mon jardin avec des plantes » et « Solutions contre les ravageurs »
Des légumes sains dans des jardins sains
Des plantes alliées du jardinier

Plutôt que d’user et d’abuser de produits chimiques, tout jardinier devrait s’allier le concours de plantes et de fleurs.

Au demeurant magnifiques, elles permettent de lutter naturellement contre certains insectes parfois envahissants. Une floraison continue du printemps à l’automne met les cultures sous haute protection. Par exemple, les capucines associées aux soucis et œillets d’Inde forment un trio de plantes très efficaces contre les fourmis, les pucerons, les chenilles, les limaces, les nématodes et les rongeurs, car leurs parfums les éloignent. Certaines plantes peuvent aussi être utilisées en décoctions ou purins, comme l’ortie pour lutter contre les pucerons et stimuler les jeunes plantations.

Découvrez les secrets des extraits de plantes pour soigner votre jardin dans notre fiche conseils « Je soigne mon jardin avec des plantes » sur notre espace téléchargement.

Le compost : un « pote âgé »

Dans un jardin naturel, le sol est vivant, nourri par l’apport régulier de matière organique (feuilles mortes, déchets de tonte…).

Les engrais chimiques doivent être évités : grands consommateurs d’énergie lors de leur fabrication, ils déséquilibrent le sol et, mal dosés, ils fragilisent les plantes. Rien de tel, pour un jardin vivant, que le compost.

On mélange des matières sèches (paille, feuilles, fougères, végétaux âgés) et des matières humides (déchets de cuisine, tontes de gazon défraîchies, jeunes végétaux). Chaque couche de 15 cm environ est arrosée et recouverte d’une bonne pelletée de terre. Au bout de 6 à 8 mois, ces déchets se seront transformés en un terreau riche en matières nutritives, idéal pour le potager et les plantations.

Des conseils pour faire votre compost ? Téléchargez en bas de page notre fiche conseils « Je composte mes déchets pour un sol vivant ».

Le compost est un produit vivant, qui structure le sol et dynamise les plantes
Économiser l’eau !

L’eau est une ressource précieuse, il faut la préserver. Des gestes simples peuvent y contribuer : récupérez l’eau de lavage ou de cuisson des légumes pour arroser les plantes, privilégiez des végétaux sobres peu gourmands en eau, arrosez avec parcimonie et le soir de préférence, utilisez des systèmes de goutte à goutte, paillez les plantations et le potager pour conserver l’humidité et stimuler la vie biologique du sol (paille, feuilles mortes, tontes sèches…).

Et bien entendu, un excellent moyen d’économiser l’eau du robinet consiste à recueillir l’eau de pluie et à la stocker dans une cuve, une citerne, un simple tonneau, un bassin ou encore une belle auge creusée dans la pierre.

Cuve moderne de récupération des eaux de toiture.
Ce système peut aussi être enterré.
Un joli tonneau peut aussi faire l’affaire !

Mission suivie par

Nicolas Dupieux

- Chargé de mission

Natura 2000 - ENS

Tél. : 04.75.36.38.60

- Portable : 06.19.21.68.34